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Les Bienfaits du Jeu d’Echecs

A partir de quel âge peut-on jouer aux Echecs ?

Même si dès 4 ans ils peuvent avoir une curiosité quasi spontanée pour ce jeu, les enfants commencent généralement les Echecs en club vers 6 ou 7 ans.
Leur capacité à rester assis – ou presque- sur leur chaise et concentré pendant le temps de la séance est souvent déterminant.

Vers 4 ans, le déplacement des pièces, individuellement, est généralement acquis, même s’il peut y avoir encore des hésitations sur le mouvement du Cavalier.
Vers 5 ans, l’enfant voit l’échiquier de façon plus globale, même si son action reste focalisée à un moment donné sur une zone donnée, le plus souvent dans un mouvement d’attaque.
Vers 6 ans, l’enfant commence à construire un enchainement d’un ou deux coups, et devient capable de percevoir l’attaque de l’autre.
L’approche ludique de ce support est de nature à favoriser un climat de bien-être et de confiance.
Les expériences menées tendent à prouver que le jeu d’Echecs peut aider au développement de l’enfant et que les qualités acquises sont transférables.

Les bienfaits du jeu d’Echecs pour les enfants

Les résultats des études sur le jeu d’Echecs sont spectaculaires. En particulier, il a été démontré que les enfants ayant suivi des cours pendant deux ans augmentent :

  • leur capacité de concentration de 50%,
  • leur capacité de mémorisation de 22%,
  • leur capacité de résolution de problèmes de 32%  par rapport aux autres enfants.

Pourquoi le jeu d’Echecs peut-il avoir autant de bienfaits ? Voilà une bonne question !

  • Pour la concentration, on n’a pas trop de mal à imaginer l’apport du jeu, surtout si on a en tête que la concentration, cela se travaille !
  • Pour la capacité à résoudre un problème, parce qu’un problème d’Echecs s’aborde comme un problème de mathématiques : il faut analyser les données et structurer sa pensée pour élaborer un plan d’action. « Observation – analyse – hypothèses – vérification–planification – probabilité et calcul des variantes – analyse des conséquences – toute la chaîne méthodologique est présente dans ce jeu. »

De plus, par son aspect ludique, le jeu d’Echecs met tous les enfants sur un même plan d’égalité. Qu’un enfant soit en situation de handicap, en difficulté scolaire, il va développer beaucoup de compétences sans même y penser.
Jouer à ce jeu  peut donc conduire à améliorer les compétences cognitives de nos enfants, et pourquoi pas les nôtres !

Qualités développées par la pratique du jeu

« Si l’on s’investit beaucoup aux Echecs, on va développer la concentration, la planification, la capacité à être attentif pendant longtemps à quelque chose dont on a besoin dans tous les domaines de l’activité cognitive ». Selon le Pr Thierry Ripoll, directeur du Département de psychologie cognitive et expérimentale de l’Université de Provence. 

«Le jeu d’Echecs possède cette remarquable propriété de ne pas fatiguer l’esprit et d’augmenter bien plutôt sa souplesse et sa vivacité». Ecrivait Stefan Zweig dans Le Joueur d’Echecs.

«Le cerveau est un muscle et les Echecs son fitness». Vladimir Kramnik, joueur mondial vit à Genève, participe à l’intégration des Echecs au programme scolaire de sa ville d’adoption.

Quelles sont les qualités développées par le jeu:

  • L’attention et la concentration
  • La structuration spatiale
  • Le Jugement et le plan
  • L’imagination et la prévoyance
  • La mémoire
  • L’esprit de décision et le courage
  • La volonté de vaincre, l’endurance et la maîtrise de soi
  • La logique mathématique, et l’esprit d’analyse et de synthèse
  • La créativité
  • L’intelligence
  • L’organisation méthodique de l’étude et le goût pour les langues étrangères.

1) L’attention et la concentration 
La capacité d’attention, innée ou acquise, elle est développée par la pratique du jeu d’Echecs, elle est indispensable au joueur. L’élève l’utilise ensuite dans les autres disciplines.
Vigilance et concentration pour observer, analyser les positions. C’est la règle d’or du joueur avant chaque coup. Toute erreur peut lui être fatale et il doit envisager l’ensemble des actions possibles, les siennes comme celles de son adversaire. Et aussi peser les conséquences de chacune. Pas de réponse impulsive donc, mais de la réflexion et de la concentration.

Le jeu consiste entre un affrontement de deux camps, composés chacun de seize pièces dont plusieurs obéissent à des règles différentes. Il a comme base un échiquier de 64 cases. Le principe du jeu est de coordonner le mouvement des pièces, en vue d’atteindre le but final qui est de mater le Roi adverse. Cette ambition implique la mise en place de positions intermédiaires, où chaque pièce ou pion a un rôle défini. Il s’agit d’un champ de bataille ordonné aux phases sans cesse diverses où chaque élément dépend de l’ensemble. Une erreur ou un oubli, et c’est la perte d’une pièce qui diminue les moyens de combattre et qui affaiblit la position. Le jeu implique donc un effort d’attention soutenu qui exerce l’esprit et le fixe longtemps sur un même mécanisme. De même, le développement du jeu dans une direction et à un moment déterminé, appelle une concentration aiguë sur l’examen de toutes les conséquences proches et lointaines du coup choisi. 

2) La structuration spatiale
Mettre en mouvement dans sa tête les pièces selon des lignes horizontales, verticales, et diagonales et apprécier les conséquences de ces mouvements. Cette gymnastique à l’œuvre aux Echecs permet à l’élève de structurer l’espace, d’anticiper des mouvements, de se les représenter.

C’est évident que jouer aux Echecs apporte sans conteste une amélioration de la vision de l’espace : l’enfant se repère sur le quadrillage, il repère les cases (c’est la transition sans problème à la dénomination d’abscisse et d’ordonnée). Il utilise les notions de lignes, colonnes et de diagonales sans problème. Il appréhende sans difficulté la représentation des relations spatiales : en jouant, il apprend à placer des pièces par rapport à un diagramme lors de la mise en place d’une position (passage de la 2D à la 3D). On passe également du plan vertical au plan horizontal lors de l’utilisation de l’échiquier mural pour remettre une position sur un échiquier posé sur la table. Une véritable gymnastique cérébrale au niveau de la structuration spatiale.
L’obligation d’attendre entre deux coups que l’adversaire ait joué, comme d’utiliser une pendule pour le temps alloué à la partie, lui permettra d’approcher non seulement la notion d’espace, mais aussi celle du temps.

3) Le jugement et le plan 
Pour mener à bien sa tâche, le joueur doit sans cesse apprécier la valeur de sa position par rapport à celle de son adversaire et appliquer les principes stratégiques et tactiques qu’il a appris. Il doit dresser un plan dont il ne pourra s’écarter qu’en fonction des obstacles que lui opposera l’autre camp. Toutes les connaissances théoriques – principes de l’ouverture, du milieu et de la finale de partie – doivent être confrontées aux impératifs de la position. 

4) L’Imagination et la prévoyance 
Ce sont deux qualités importantes qui consistent en la faculté d’anticiper le développement de la partie et spécialement la position de chaque pièce ou pion en tenant compte des idées, manœuvres et combinaisons de l’adversaire. L’imagination se joint aux réalisations les plus courtes et les plus efficaces pour donner parfois des résultats surprenants où l’esthétique procure d’intenses satisfactions intellectuelles. 

5) La mémoire 
Le joueur doit garder en mémoire le résultat de ses investigations au cours de la partie, ce qui est un aspect original des phénomènes de mémorisation par rapport à ceux qu’impliquent des disciplines scolaires.

La Partie d’Echecs est une épreuve de longue durée. Le début de la partie est dominé par la stratégie qui s’exerce en de nombreuses ouvertures et variantes. L’élève est appelé à mémoriser les principales ouvertures pour gagner du temps de réflexion. De même, plusieurs règles et positions typiques sont nécessaires au traitement des finales, pour réaliser son avantage avec précision. 

6) L’esprit de décision et le courage
Le Jeu d’Echecs apprend à l’élève l’importance de la réflexion avant la décision (pièce touchée, pièce jouée) et développe ainsi leur sens de la responsabilité.
Une qualité fondamentale du joueur d’Echecs. Il doit savoir trancher, et souvent sans que sa réflexion ait clairement abouti en elle-même. La nécessité de jouer les coups dans un délai raisonnable est un élément même de sa réflexion.

Au début de chaque partie et à divers stade de celle-ci, l’élève se trouve devant plusieurs variantes et il doit choisir la plus favorable. Certaines sont plus tranchantes, souvent difficiles à prévoir avec de nombreuses combinaisons, pièges, etc., et peuvent être décisives. D’autres sont plus calmes, sans risques, tandis que les craintifs hésiteront devant l’insécurité. En enseignant les Echecs, le professeur étudiera facilement le caractère de l’élève et pourra l’influencer sensiblement, par exemple, en faisant d’un «timide» un «courageux raisonnable» ou en tempérant un joueur «trop courageux». 

7) La volonté de vaincre, l’endurance et la maîtrise de soi 
La volonté de vaincre ou la peur de perdre la partie donne au joueur une motivation pour stimuler son activité intellectuelle, motivation qu’il ne trouve pas toujours ou qu’il refuse parfois dans d’autres disciplines.
La maitrise de soi, elle permet de coordonner tous les éléments en présence et de prendre ainsi la bonne décision au bon moment.
Ces trois qualités sont requises de l’homme dans toutes ses actions et entreprises. Le jeu d’Echecs est un moyen par excellence de les exercer. L’affrontement qu’il offre aux deux adversaires ne permet aucun répit. La victoire, enjeu de la lutte, ne peut s’obtenir que par une volonté constante de se surpasser et d’imposer à l’autre son système de jeu. Comme pour tout exploit sportif, scientifique ou artistique, cette volonté implique une préparation psychologique qui pèse d’un grand poids dans le succès recherché. La nécessité se fait surtout sentir dans les positions inférieures, où le joueur doit user de toutes ses ressources pour sauver la situation apparemment compromise. Quant à la maîtrise de soi, à ne pas confondre avec le calme, elle permet de coordonner tous les éléments en présence et de prendre ainsi la bonne décision au bon moment: attaquer, rester passif ou contre-attaquer après une analyse et une synthèse sûre des moyens, des menaces, des combinaisons et manœuvres qu’offre la position donnée. 

8) La logique mathématique et l’esprit d’analyse et de synthèse
L’importance de chacune des pièces se modifie en fonction de la place qu’elle occupe sur l’échiquier. Elles passent souvent de la position statique à la position dynamique. C’est l’effet des lois de la mécanique, du mouvement, de l’équilibre, de la force et de la relativité. Dans l’analyse des positions, il s’agit de choisir, à partir d’une multitude de variantes, les possibilités essentielles et de calculer avec précision les conséquences des coups, en tenant compte de chaque élément sans perdre de vue les ensembles. Après avoir choisi sa variante, l’élève effectuera un ultime contrôle de sa décision, il arrivera, après ce contrôle, qu’il renonce à la variante qu’il se proposait de jouer, à la faveur d’une autre, mieux étudiée. L’opération de repérage des variantes possibles exerce l’esprit d’analyse, alors que la récapitulation des conclusions fournies par l’analyse et leur contrôle, en vue du coup ou de l’idée stratégique ou tactique, éprouvent l’esprit de synthèse. Généralement, les joueurs d’Echecs démontrent des dispositions spéciales pour le raisonnement mathématique et acquièrent un sens géométrique développé. 

9) La créativité 
L’imagination créatrice se développe considérablement par la pratique du jeu.
Les joueurs d’Echecs sont constamment à la recherche de nouvelles variantes, ou d’améliorations d’anciennes variantes d’ouverture. Ils éprouvent une grande satisfaction à contester les appréciations sur certaines positions. Ce besoin d’innovation implique évidemment de solides connaissances théoriques. L’élève s’en rend compte rapidement et la joie que lui procurent ses propres découvertes l’encourage à l’analyse des parties de joueurs chevronnés. 

10) L’intelligence
Le jeu d’Echecs heureusement, n’est pas un simple test d’intelligence.
C’est une qualité inné, mais qui peut aussi se développer. Les élèves manifestent des réflexes et un sens de la position qui leur permettent de discerner rapidement les bons des mauvais coups. Par l’étude systématique des Echecs, les élèves qui ont le désir de progresser se rendent compte que pour devenir un bon joueur, 10% de talent suffisent, le reste étant le résultat d’un travail qui leur donne une intense satisfaction et la confiance en leurs «possibilités intellectuelles». 

11) L’organisation méthodique de l’étude et le goût pour les langues étrangères 
L’élève apprend par la pratique du jeu d’Echecs qu’il est vain d’entreprendre sans organisation, méthode, rigueur et persévérance.
Les possibilités qu’offre le jeu sont innombrables et paraissent défier toute analyse, et c’est ce qui en fait l’attrait. L’élève se voit ainsi rapidement contraint à faire des choix, à sérier des ouvertures favorites et à trouver une méthode de travail. Cet effort portera ses fruits dans toutes ses autres activités. La recherche le conduira à des ouvrages et revues dont la plupart sont éditées en langue étrangère, mais restent d’un accès facile en raison du fait que la notation des coups est la même partout. Et si l’élève consacre une partie de ses loisirs au développement de ses connaissances échiquéennes, il sera amené à participer à des tournois qui groupent des joueurs de tous pays. Ces contacts améliorent ses connaissances linguistiques et scelleront de solides amitiés par-delà les frontières. La devise de la Fédération internationale des échecs (FIDE), Gens una sumus, exprime bien cet aspect enrichissant. 

Les bienfaits du jeu d’Echecs chez les seniors
 

Le jeu d’Echecs constitue un excellent moyen pour entretenir sa vivacité d’esprit.
En effet, lors d’un jeu d’Echecs, plusieurs paramètres sont à considérer, le joueur est amené à cultiver bon nombre de qualités telles que la patience, la mémorisation, la logique, la concentration et la sérénité.
Les Echecs cultivent également la joie de vivre chez les seniors, cette excellente occupation permet de vaincre la dictature de l’ennui et de la morosité. Le jeu remet également à jour le goût de la compétition chez les seniors et augmente par là même l’estime de soi.
Même si vous êtes novice en jeu d’Echecs, sachez qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre. Augmentez votre cercle d’amis en vous inscrivant dans un club d’Echecs. Entretenez votre cerveau et votre mémoire en jouant aux Echecs.
Ce jeu a donc une action positive sur les principales fonctions du cerveau, en même temps qu’il permet à la personne âgée de garder un lien social et de satisfaire son plaisir du jeu…

C’est le jeu par excellence qui peut être utilisé comme atelier‐mémoire pour prévenir la maladie d’Alzheimer.
Ce jeu améliore notablement les capacités à se repérer dans l’espace, ce qui est très utile, il permet des exercices d’itinéraires sur l’échiquier avec des repères spatiaux concrets (haut, bas, droite, gauche, avant, après…) ces exercices proposés sont particulièrement utiles aux personnes âgées qui sont en difficulté dans la gestion de l’espace. Ils sont donc une prévention à la désorientation, souvent présente quand on vieillit.
L’utilisation d’une pendule peut aussi permettre le repérage dans le temps. 
De plus, ce jeu permet des exercices de structuration de la mémoire, des exercices qui permettent de développer l’aptitude à construire à partir d’éléments distincts, en les organisant, en les agençant et en les regroupant.
Plus simplement, ce jeu permet aussi des exercices réguliers de calcul mental, chaque pièce correspondant à un nombre de points (le pion vaut un point, le Cavalier et le Fou 3 points, la Tour 5 points et la Dame 9 points), ce qui peut permettre des exercices simples de calcul pour les personnes âgées. 
Ce jeu permet de faire intervenir le bon sens, la cohérence pour dégager l’enchaînement de certains faits ou événements ; c’est ce que les acteurs de santé, spécialistes de la maladie d’Alzheimer, appellent les exercices dits « de raisonnement ».
La combativité constitue aussi un aspect fondamental de la pratique. Le jeu d’Echecs peut donc permettre de retrouver l’élan vital qui manque à certaines personnes âgées, d’autant plus si elles vivent en institution.
Les Echecs améliorent la vivacité et l’ouverture d’esprit, ils permettent un rapprochement et une sortie de l’isolement de la personne âgée, isolement qui, nous l’avons vu plus haut, était l’un des ennemis de la mémoire.
Les données scientifiques évoquées ci-dessus sont désormais nombreuses pour penser que le jeu d’Echecs, activité de loisir dite « stimulante », peut être un outil pour les acteurs de santé spécialisés dans le domaine, et de proposer un projet structuré avec du matériel adapté à la personne âgée. Guy BELLAÏCHE Médecin de la FFE.

Autres sources :
Texte tiré de l’Annuaire de l’instruction publique de Suisse et paru chez Payot-Lausanne en 1977.
Projet d’accompagnement éducatif et jeu d’Echecs du Lyon Olympique Echecs.
Blog de Michel NOIR Docteur en Sciences de l’Éducation.
http://apprendreaeduquer.fr/jeux-dechecs-enfants/